"Gilbert Reinisch astrophysicien à l’observatoire de la Côte d’Azur et directeur de recherches au CNRS.
Il paraît qu’à peine lancé et inauguré en grande pompe, le LHC du Cern de Genève (Large Hadron Collider) a subi quelques avatars et ne collisionne plus… Loin de s’en réjouir, peut-être est-ce là l’occasion de se poser quelques questions laissées en suspens. Et celle-ci en particulier : était-ce bien raisonnable de lancer l’humanité dans une course technologique - et donc financière -- effrénée vers… vers quoi, au juste ? Vers les tout premiers instants de l’univers ? Le mythique «big-bang» ? D’accord : mais alors, il faut annoncer clairement la couleur. Il ne s’agit plus, à ce prix (en particulier énergétique !) élevé, de physique mais, au sens littéral du préfixe, de «méta»-physique (c’est-à-dire «au-delà de» la physique). Car la physique, c’est le jeu des questions-réponses dans l’étude des lois de la nature.
Réponses théoriques face aux questions expérimentales, et vice-versa. Jeu complexe et subtil, précisément du fait de cette réciprocité. Mais jeu exaltant : tu peux expliquer sans la moindre ambiguïté ce que tu as observé ? Oui : c’est gagné ; non : tu vas te rhabiller. Et encore ! Sur le sens du mot «expliquer», les découvertes en physique atomique du siècle dernier nous ont forcés à être encore plus prudents : tu peux prédire ce qu’on va observer et c’est le bingo ; sinon… même sanction que précédemment. En effet, plus de quatre-vingts ans après sa découverte, le phénomène apparemment si simple d’un électron qui a le choix de passer dans l’une ou l’autre des fentes d’un obstacle situé sur sa route avant d’aller percuter un écran de contrôle n’est toujours pas compris… Mais il est parfaitement prédit grâce à la mécanique quantique."
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mardi 17 mars 2009
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