Marianne2.fr, avec l'aide du physicien Marc Lachièze-Rey, répond aux interrogations des internautes sur l'accélérateur de particules LHC, qui a récemment dû être arrêté en raison d'une fuite d'hélium.
Dans son tunnel circulaire de 26,659 kilomètres, le Large Hadron collider (LHC ou grand collisionneur de hadrons en français) accélère pour l'instant moins de particules qu'il n'est bombardé de questions. Mis en marche le 10 septembre dernier, il a été arrêté en raison d'une fuite… d'hélium. Un accident de parcours inévitable, vu la taille et la sophistication du projet, mais les sceptiques jaloux l'attendent déjà au tournant. Le LHC est le plus grand accélérateur de particules du monde, il est unique en son genre, il est européen (les Américains ont abandonné celui qu'ils étaient en train de construire à cause de restrictions budgétaires)… donc il est forcément suspect. Des rumeurs sur son compte circulent sur la Toile. Marianne 2 répond aux interrogations des internautes, avec l'aide du physicien Marc Lachièze-Rey, auteur entre autres ouvrages savants de «Au-delà de l'espace et du temps Ned» (à paraître prochainement au Pommier. )
Le collisionneur peut, en créant des trous noirs, provoquer la fin du monde.
La question a été longuement discutée. A priori, d'un point de vue purement théorique, il serait possible de créer des trous noirs. En pratique, dans la haute atmosphère, les collisions de rayons cosmiques atteignent régulièrement des énergies équivalentes à celles qui seront obtenues à l'intérieur du LHC en entrechoquant des protons. Or, jamais on n'a assisté à la création d'un trou noir au-dessus de nos têtes, du moins suffisamment dangereux pour qu'on le remarque, sinon on ne serait pas là pour en parler. On pense donc qu'il n'y a pas de problème.
Le collisionneur est une « usine à gaz » qui n'est pas près de marcher. Lancé en 1983, il n'a toujours pas fonctionné et vient de connaître deux pannes successives qui ont contraint le CERN a repousser les prochains tests au printemps 2009.
Evidemment que c'est «une usine à gaz», avec des technologies nouvelles et très sophistiquées, sinon l'accélérateur ne serait ni innovant ni intéressant sur le plan scientifique. Le LHC est un prototype et il est parfaitement normal qu'il y ait des pannes. C'est vrai aussi qu'il y en a eu deux, mais des fuites, cela arrive souvent.
La prochaine mise en service aura lieu au printemps prochain, mais de toute façon, après la première mise en service, un arrêt de quatre mois était prévu pour effectuer divers tests. Il n'y a aucune raison d'imaginer que cet accélérateur de particules ne marchera pas.
Le collisionneur est un gouffre financier (3,76 milliards d'euros) alors que la quête menée par les scientifiques du CERN est incertaine : prouver l'existence du boson de Higgs, une particule qui donnerait sa masse à toutes les autres mais dont l'existence n'est que théorique.
Ça, c'est une question très débattue. La communauté en attend beaucoup, les physiciens veulent vérifier s'ils ne se sont pas mis le doigt dans l'œil en échafaudant leurs théories sur la structure intime de la matière, savoir pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien… A part ça, le projet se justifie par son intérêt technologique et politique. C'est un bijou technologique qui rassemble une communauté internationale de haut niveau.
Le LHC est un projet mené par des gens pas du tout sérieux. Pour expliquer leur travail, ils n'ont rien trouvé de mieux que de faire un rap (voir les images ci-dessus).
C'est cet argument qui n'est pas sérieux. Les chercheurs ont le droit de s'amuser de temps en temps, et cela ne nuit pas à la qualité de leur travail, au contraire.
La sécurité autour du projet de LHC n'est pas assurée. La preuve : même son site Internet a été hacké par des individus appartenant à la mystérieuse « Greek Security Team ».
Non, le site Internet, c'est une chose, l'instrument scientifique une autre : la com' n'est pas sécurisée, à quoi bon ? En revanche la vraie sécurité est assurée.
Mercredi 01 Octobre 2008 - 18:29
Anna Alter
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lundi 6 octobre 2008
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