vendredi 26 septembre 2008

Définition > LHC - Large Hadron Collider

LHC

D'une circonférence de 27 kilomètres, le LHC (Large Hadron Collider ou grand collisionneur de hadrons) est actuellement en cours de construction au CERN. Lors de sa mise en production, prévue en 2008, le LHC permettra d'atteindre des énergies de 14 TeV. Il sera alors le plus puissant collisionneur du monde.

Des faisceaux de proton (allant à 99.999999% de la vitesse de la lumière) et même d'ions lourds y circuleront. Les objectifs du LHC au niveau de la physique standard sont la détection du Higgs et l'étude du quagma, le plasma de quarks et de gluons produit par collisions d'ions lourds. La détection du Higgs est nécessaire pour valider complètement le modèle standard électrofaible joint à la QCD. Le quagma est un état de la matière hadronique que l'on doit trouver dans certaines étoiles à neutrons et dans les tout premiers instants de l'Univers, son étude devrait être faite avec le détecteur ALICE.

Par contre, au niveau de la physique non standard, les possibilités sont vertigineuses !

En premier lieu, c'est la détection des partenaires supersymétriques des particules du modèle standard qui devrait faire l'objet du maximum d'attention, c'est essentiellement la tâche du détecteur ATLAS. Joint à la mise en évidence du Higgs, cela devrait nous donner une clé importante pour la compréhension de la masse des particules de l'Univers. LHCb devrait pouvoir aussi nous renseigner sur la supersymétrie, mais son objectif principal est de comprendre la violation CP, capitale pour l'élucidation de l'énigme de l'asymétrie matière / anti-matière.

En second lieu, la mise en évidence de dimensions spatiales supplémentaires, et même la création de minis-trous noirs, avec ATLAS fait partie des possibilités les plus excitantes. La théorie des cordes pourrait même y trouver une confirmation !

Toutefois, sauf surprises, il faudra probablement attendre fin 2008 pour que le LHC monte suffisamment en énergie et collecte un nombre assez grand de données pour pouvoir tester ces théories encore très spéculatives. Il est probable aussi que le Higgs et la supersymétrie seront vus au Tevatron avant.

Quelques chiffres concernant le LHC :

* Le Large Hadron Collider est un collisionneur en forme d’anneau de 27 km de long situé dans un tunnel à environ 100 mètres sous terre, près de Genève ;
* L’énergie totale dans le centre de masse sera de 14 TeV (c'est 7 fois plus élevé que le Tevatron du Fermilab) ce qui permettra de rechercher de nouvelles particules massives jusqu'à m ~ 5 TeV ;
* Luminosité = 1034 cm-2 s-1 (c'est plus de 100 fois plus élevé qu’avec le Tevatron du Fermilab). Cela permet la recherche de processus rares ;
* La fréquence de révolution est de 11,2 kHz (11 200 fois par seconde).
* Consommation d'énergie : ~ 120 MW ;
* Chaque faisceau de protons à pleine intensité sera composé de 2808 paquets de particules (on parle de « bunches » en anglais) ;
* Chaque bunche contiendra 1,15 x 1011 protons ;
* Les bunches sont longs de quelques cm mais leur dimension transversale est réduite à 16 microns seulement juste avant collision ;
* La longueur totale des câbles supraconducteurs nécessaire est d'environ 7600 km. Chaque câble étant constitués de filaments, la longueur totale des filaments est de 10 fois la distance de la Terre au Soleil ;
* Le vide dans lequel circule les faisceaux de protons est très poussé, seulement 10-10 torr (~ 3 millions molécules / cm3) et ceci afin d'éviter au maximum les collisions avec des molécules de gaz. C'est l'équivalent de la pression à une altitude de 1000 km. Rappelons que la pression atmosphérique est de 760 torr ;
* Les aimants supraconducteurs du LHC sont refroidis à 1,9 K avec de l'hélium superfluide à la pression atmosphérique.

Le LHC va stocker un faisceau d'énergie de 360 mégajoules environ : 2808 bunches x 1,15 1011 protons d’une énergie de 7 TeV chacun = 2808 x 1,15 x 1011 x 1012 x 7 x 1,602 x 10-19 joules = 362 MJ par faisceau. Cela peut être comparé à :

* En énergie cinétique :
o 1 petit navire de croisière de 10 000 tonnes se déplaçant à 30 km / h ;
o véhicules de 2 tonnes se déplaçant à 100 km / h.
* En énergie chimique :
o L’explosion de 80 kg de TNT ;
o La métabolisation de 70 kg de chocolat (en comptant les calories) ; l'énergie dans le chocolat est libérée un peu plus lentement que dans l’explosion du TNT !
* En énergie thermique :
o Ce qu’il faut pour fondre 500 kg de cuivre ;
o Ce qu’il faut pour porter 1 mètre cube d'eau à 85 ° C ou encore préparer "une tonne de thé".

Le LHC pourrait être hors service jusqu'au printemps - Vnunet

Un problème électrique à endommagé une section du LHD (Large Hadron Collider). Il faudra au moins deux mois au Cern pour réparer.

Iain Thomson (Vnunet.com) 24-09-2008
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Une nouvelle panne du LHC (Large Hadron Collider) pourrait entraîner l'arrêt de l'appareil jusqu'à l'année prochaine. D'après le Cern (l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire), une connexion électrique défectueuse entre deux aimants a provoqué une importante fuite d'hélium. La section correspondante du LHC doit être réparée.

Il faudra un mois pour réchauffer cette section de façon à ce qu'elle puisse être réparée en toute sécurité, puis un autre mois pour la refroidir à nouveau et pouvoir l'utiliser. "Pour la même panne, plutôt courante pour une machine supraconductrice classique, la durée des réparations serait une question de jours", déclare le Cern. "Une évaluation complète est en cours, mais il est déjà clair que la section devra être réchauffé pour les réparations".

Le Cern a toutefois déclaré que le LHC ne sera pas en activité en hiver, afin d'éviter de drainer les systèmes locaux de fourniture d'énergie. Lorsqu'il est en fonctionnement, il consomme assez d'électricité pour alimenter toute la ville de Genève. Il s'agit de la seconde panne affectant le LHC depuis sa mise en route le 10 septembre dernier. Un transformateur de 30 tonnes avait déjà dû être remplacé quelques heures après les tests.

Dans un autre domaine, le rap des scientifiques du LHC (qui a été vu par plus de quatre millions de personnes) est maintenant devenu si populaire qu'il est proposé comme sonnerie de téléphone par la société américaine Funmobility.

Adaptation d'un article Vnunet.com en date du 23 septembre 2008 et intitulé LHC could be shut until Spring.

Incident majeur à l'accélérateur de particules du CERN - Blogue Science - Physique

Le CERN - Organisation européenne pour la recherche nucléaire - annonce qu'un incident technique dans le grand collisionneur de hadrons (LHC) force l'arrêt des travaux pour une période qui pourrait dépasser deux mois.

Sur le site du CERN, un court communiqué explique que l'incident s'est produit vendredi dernier alors que l'équipe technique s'affairait à mettre en service le dernier secteur du grand collisionneur de hadrons (LHC ou Large Hadron Collider), l'accélérateur de particules le plus puissant du monde qui est situé à la frontière entre la France et la Suisse, à environ 100 mètres sous terre.

Selon les résultats de l'enquête préliminaire, une mauvaise connexion électrique serait à l'origine d'une défaillance. Lors de la mise sous tension du secteur, explique le communiqué du CERN, il semble que la connexion ait fondu à cause du puissant courant électrique qui y passait.

Cet incident aurait ensuite provoqué une défaillance mécanique et une fuite d'hélium dans le tunnel de 27 kilomètres de longueur où les particules sont accélérées. Le LHC utilise l'hélium liquide (à -271 degré Celsius) pour refroidir les aimants supraconducteurs qui composent le système.

Le CERN souligne qu'en vertu de ses règles rigoureuses de sécurité, «à aucun moment, aucune personne n'a été en danger».

Pour réparer l'accélérateur de particules, les scientifiques et l'équipe technique du CERN devront maintenant réchauffer le système afin de réparer les dégâts causés par l'incident électrique, puis le refroidir de nouveau avant la mise en service.

«Cela implique un arrêt d'au minimum deux mois du fonctionnement du LHC. Pour le même type de défaillance, qui n'est pas rare sur les machines non supraconductrices, le temps de réparation serait de quelques jours.», explique le CERN.

Le CERN poursuit son enquête et communiquera ses conclusions finales sur la nature de cet incident dès qu'elles seront disponibles.

Depuis sa mise en marche, le 10 septembre 2008 (voir Accélérateur de particules du CERN: l'expérience tant attendue démarre...), il s'agit du deuxième incident de nature électrique qui affecte le LHC. Une panne mineure était en effet survenue quelque 36 heures après l'inauguration des premiers tests de l'accélérateur de particules géant.

Cette panne survient alors qu'une certaine partie de la population semble s'inquiéter au sujet de la sécurité des expériences qui sont au programme du CERN, craintes qui ont été alimentées - voire créées de toute pièce - par des craintes de personnes apparemment convaincues que le déclenchement de telles énergies pouvait être catastrophique (voir La Terre bientôt engloutie dans un trou noir créé en laboratoire?).

Ces appréhensions semblent subsister en dépit des enquêtes approfondies menées par le CERN depuis plusieurs années. Des scientifiques connus, tels qu'Hubert Reeves, ont également pris la parole dans le but de confirmer les conclusions du CERN quant à la sécurité des expériences qui visent, en quelque sorte, à recréer les premiers moments qui ont suivi le Big Bang.

Le CERN affirme que son LHC peut être exploité en toute sécurité, citant notamment pour preuve qu'il existe dans la nature des collisions de particules encore plus énergétiques que celles qui seront produites au CERN.

«Au cours des derniers milliards d'années, la Nature a déjà produit sur Terre autant de collisions qu'en généreraient un million d'expériences LHC, et la planète est toujours là.»

Mise à jour: Le 23 septembre, le CERN indiqué que le LHC serait redémarré au début du printemps 2009. Robert Aymar, le directeur général du CERN, a commenté cet incident:

«Cette panne survient juste après le grand succès qu'a représenté la mise en marche du LHC le 10 septembre, il est évident que c'est psychologiquement un coup dur. Néanmoins, la rapidité du démarrage avec faisceau est le résultat d'années de préparation minutieuse et témoigne du talent des équipes qui ont participé à la construction et à l'exploitation du complexe d'accélérateurs du CERN. Je suis convaincu que nous ferons preuve de la même rigueur et de la même persévérance pour surmonter ce revers.»

Publié par Jean-Charles Condo le lundi 22 septembre 2008 à 9H03

mardi 23 septembre 2008

VMWare Fusion aide les physiciens du CERN à analyser des données depuis l’endroit le plus froid de la terre

VMware, Inc., (NYSE: VMW), leader mondial des logiciels de virtualisation depuis le poste client jusqu'au datacenter, annonce que les physiciens du CERN, le Centre européen de recherche nucléaire et le plus grand laboratoire de physique des particules au monde, utilisent VMware Fusion pour partager du code de programmation sous Linux par le biais de machines virtuelles VMware exécutées sur des ordinateurs Apple.

Les machines virtuelles créées avec VMware Fusion sont très utiles aux physiciens en charge des expériences sur le plus grand accélérateur de particules au monde, le Grand collisionneur d'hadrons (Large Hadron Collider - LHC). Le LHC est l'accélérateur de particules le plus puissant au monde. L'énergie de ses rayons est sep"

coup dur pour le LHC, l'arrêt pourrait durer deux mois

Lhc_2 Le Large Hadron Collider, cette machine où les physiciens espèrent reconstituer l'état de la matière peu après le Big-Bang vient de vivre son premier coup dur. Et les réparations indispensables vont probablement exiger de réchauffer l'un des secteurs, environ un huitième de l'anneau de 27 kilomètres. Autrement dit de reprendre la longue opération de mise en froid par la suite.

Vendredi, une connexion électrique entre deux aimants supraconducteurs a lâché, peut-être fondue. L'incident a provoqué une fuite importante d'hélium dans le tunnel. Comme ce tunnel est interdit d'accès durant l'exploitation, cela n'a pas eu de conséquence sur le personnel. L'hélium est utilisé pour refroidir près du zéro absolu, à -271,3°C, les aimants de la machine, condition nécessaire pour qu'ils se comportent en supraconducteurs, laissant circuler l'électricité sans résistance. Cette caractéristique du LHC en fait la performance et la puissance, mais c'est aussi son talon d'Achille. Il n'est pas possible d'intervenir sur les éléments du LHC tant qu'ils sont maintenus à basse température.
Cet incident sérieux constitue un revers pour le CERN et les ingénieurs. Mais pas vraiment une surprise pour les habitués de cette physique. Non que cet incident précis ait été prévu, mais cette machine, très complexe, est une pièce unique, un peu comme une Formule-1 à un seul exemplaire. Aussi, personne n'espérait que son "rodage" se déroule sans anicroche.

Centre_de_controle_du_lhc Durant la semaine qui a suivi sa mise en service le 10 septembre, avec la première circulation de faisceau, les résultats avaient d'ailleurs été "mitigé", avouent les scientifiques.
Lors des premières tentatives de fonctionnement du système de radio fréquence qui accélère les faisceaux de protons et en le "compactant" sous forme de paquets discontinus, des difficultés avaient ralenti la marche en avant. En particulier une panne de transformateur avait conduit à relever la température de quelques degrés.
Avant que les physiciens puissent analyser les produits des collisions et explorer ce nouveau monde, il y a encore beaucoup à faire du côté des ingénieurs.
Après l'exposition médiatique, et l'hymne à son succès, du 10 septembre, le Cern doit serrer les dents, surtout qu'il a prévu une inauguration officielle en grandes pompes vers la mi-octobre pour laquelle il a sollicité de nombreux chefs d'Etats dont Nicolas Sarkozy, comme président de la France, mais aussi de l'Union Européenne. Si la date est maintenue et que la cérémonie se tient pendant que les ingénieurs et les techniciens sont au boulot, le symbole risque d'être moins apprécié des responsables politiques. D'un autre côté, si la machine est à l'arrêt, on pourra les faire descendre dans le tunnel et leur montrer la bête, ce qui n'est pas possible lorsqu'elle fonctionne...

vendredi 19 septembre 2008

Focus Large Hadron Collider (LHC) : premier tour d'un faisceau prometteur !

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/55951.htm

Ce premier tour d'un faisceau de protons au coeur des 27 km de cet instrument hors normes qu'est le LHC, tout le monde l'attendait au sein de la communauté des physiciens des particules. Il y avait une extrême tension dans l'air ce mercredi 10 septembre 2008, que ce soit au CERN, à Genève, mais aussi dans tous les laboratoires du monde participant à cette fabuleuse aventure, quelques instants avant l'injection du faisceau dans cet anneau. Pour certains, il s'agissait là de l'aboutissement d'une idée, évoquée dès 1981. Pour d'autres, l'éventualité, et pourquoi ne pas dire la garantie, de découvertes majeures à venir au cours des prochaines années. Le plus extraordinaire sans doute était de voir tous ces hommes et ces femmes, issus de nombeux pays, unis dans un même élan, celui de la connaissance.

9h37 : un flash signale le passage du faisceau

Certes, le LHC est l'instrument de la démesure. Imaginez, un anneau de 27 km de circonférence, enfoui à 100 mètres sous la frontière franco-suisse, dans lequel circulent deux faisceaux de protons d'une énergie respective de 7 TeV, l'objectif étant de les faire se rencontrer afin de produire de gigantesques collisions à des points précis de cet anneau où sont installés des détecteurs ultrasophistiqués baptisés "Alice", "CMS", "LHCb" et "Atlas". Mais au contraire de notre société de l'image où, le plus souvent, tout est dans l'inutile démesure médiatique pour combler vainement le vide, là, avec le LHC, la démesure, technologique, nécessaire, est cantonnée dans les coulisses. Ainsi, à 9h37, un simple flash signale le passage du faisceau de protons, salué par les applaudissements de tous ceux qui suivent ce premier tour de chauffe. Ici, point d'effets spéciaux pour faire oublier l'absence de scénario. Seul un montage "cut" comme l'appellent les spécialistes, plan par plan, sans fioritures, à la manière des grands films, chaque image ayant une signification précise.

A chaque point franchi, c'est le même enthousiasme, la même fièvre. Certes, pour le candide, observer des hommes et des femmes qui s'enthousiament au passage d'un faisceau, fut-il de protons, matérialisé par un point lumineux peut paraître incompréhensible. Et pourtant, ce point lumineux est le fruit de millions d'heures de travail acharné, de réflexion au plus haut niveau, de sollicitations intenses de l'imagination et en évoque déjà de nombreuses à venir. Alors comment ne pas s'enthousiasmer avec ces hommes et ces femmes alors que le faisceau poursuit sa route, traversant successivement les quatres détecteurs du LHC, parmis lesquels Atlas et CMS font figure de géants.

10h26, le faisceau termine son premier tour

Long de 46 mètres pour un diamètre de 25 mètres et un poids de 7.000 tonnes, Atlas (A Toroïdal Lhc AppartuS) est la plus grande des quatre expériences du LHC. Composé essentiellement de trois éléments principaux, un trajectographe interne, un calorimètre et un spectromètre à muons, il a pour principale mission de traquer le très fameux "boson de Higgs". 167 laboratoires issus de 37 pays, dont la France, soit environ 1.800 physiciens et ingénieurs, ont conçu et réalisé cet instrument monumental. Non moins monumental puisqu'il mesure 21,5 mètres de long pour un diamètre de 15 mètres mais un poids de 12 500 tonnes, ce qui en fait l'expérience la plus lourde, CMS (Compact Muon Solenoïd), est constitué lui aussi de différentes couches avec un système de trajectographie, puis des dispositifs de calorimétrie, électromagnétique et hadronique. Lui aussi a pour mission de débusquer le boson de Higgs, voire de trouver de nouvelles particules comme les particules sypersymétriques ou encore de mettre en évidence des dimensions supplémentaires de l'espace. Pas moins de 2.000 physiciens et ingénieurs provenant de 183 instituts répartis dans 39 pays, dont là encore la France, ont participé à son développement et son assemblage.

10h26, de nouveaux applaudissements retentissent au CERN mais également dans de nombreux lieux de science sur la planète. Le faisceau injecté dans le LHC un peu moins de cinquante minutes avant vient d'achever avec succès son premier tour. Mais qu'on ne s'y trompe pas, il ne s'agissait là que d'un léger footing. Mais dans quelques semaines, quand la machine sera fin prête, deux faisceaux de protons seront alors lancés en sens opposé, à grande vitesse. Les collisions ainsi produites engendreront une infinité de particules de toute nature. Pas moins d'un milliard de collisions par seconde sont attendues, soit un débit d'information équivalent à 20 communications téléphoniques simultanées pour chaque être humain vivant sur Terre!

Dans un pareil contexte, l'informatique associée au LHC va devoir réussir un véritable tour de force pour traiter les données correspondantes avec suffisamment de rapidité pour sélectionner la collision, parmi les dix millions d'autres, qui sera susceptible de faire apparaître des phénomènes nouveaux. Les physiciens estiment que le fameux boson de Higgs, s'il existe, ne devrait apparaître que dans une collision sur 10.000 milliards. Or à ce rythme, les détecteurs du LHC ne devraient en enregistrer qu'un seul par jour!!! Alors démesure, certes, mais dans les moyens que nécessite l'exploration d'une gamme d'énergie jusqu'à 14 TeV. Sinon, point de paillettes inutiles et de dorures, l'intelligence se suffit à elle-même. Elle est en marche, autour du LHC, prête à défricher de nouveaux horizons.

jeudi 18 septembre 2008

Science - Une contribution québécoise essentielle au plus puissant collisionneur de particules

Pauline Gravel
Édition du samedi 13 et du dimanche 14 septembre 2008

Mots clés : contribution québécoise, collisionneur de particules, Science, Québec (province)

Photo: Agence France-Presse
Mercredi, l'excitation était palpable non seulement dans le tunnel abritant le plus puissant collisionneur de particules du monde localisé à la frontière franco-suisse, mais aussi dans les locaux du département de physique de l'université McGill. Doctorants et professeurs ayant activement participé à la mise en place de cette expérience extraordinaire se réjouissaient de la réussite de son démarrage.

Les chercheurs d'ici sont nombreux à faire régulièrement la navette entre Montréal et Genève, où se situe le Large Hadron Collider (LHC), pour poursuivre leurs travaux, qui font partie intégrante de l'expérience ATLAS associée au plus grand des détecteurs entourant le LHC.

Des chercheurs des universités McGill et de Montréal ont notamment conçu un système permettant d'identifier les collisions de particules qui seront les plus intéressantes scientifiquement. «Près d'un milliard de collisions entre protons se produiront à chaque seconde. La quantité de données générées par ce milliard de collisions étant gigantesque, le système mis au point par nos chercheurs permettra de sélectionner les 200 collisions, dont les résultats méritent d'être sauvegardés», explique le professeur de physique de l'université McGill Brigitte Vachon, membre de l'équipe internationale qui se consacre au détecteur ATLAS, le plus imposant des détecteurs entourant le tuyau au sein duquel on provoquera les collisions entre deux faisceaux de protons. «Ce système repose sur des algorithmes de reconnaissance des événements physiques intéressants qui seront captés par le détecteur. Ces algorithmes que nous avons développés permettent de reconnaître les signatures laissées par les particules qui sont prévues par la théorie.»

«Notre système agit comme un filtre qui ne retient que les événements que l'on désire conserver. Comme on croisera les faisceaux de protons toutes les 25 nanosecondes afin de provoquer des collisions, cela produira une quantité de données immense, qu'il sera impossible de gérer. Notre système doit décider s'il doit enregistrer ce qui s'est passé durant une collision dans le but de l'analyser ultérieurement, ou de l'ignorer», ajoute le doctorant de l'Université de Montréal Jonathan Ferland, qui a travaillé à la conception de ce système de filtrage intégré au détecteur ATLAS.

Des chercheurs de l'université McGill ont également contribué à la mise au point d'une grille de calcul internationale qui devra servir à l'analyse de la quantité colossale de données relevées lors des expériences menées dans le LHC. Cette grille de calcul a été échafaudée en reliant entre eux des milliers d'ordinateurs localisés en différents lieux du globe afin de créer un super ordinateur, en quelque sorte, a souligné Brigitte Vachon.

Une autre équipe s'est quant à elle appliquée à élaborer des méthodes d'analyse permettant de retracer parmi les événements physiques qui surviendront lors des collisions entre protons des évidences de la production du boson de Higgs, une particule élémentaire dont l'existence est prévue par les théories physiques mais que les physiciens n'ont jamais pu observer. L'énergie qui sera générée lors des collisions qui seront induites dans le LHC devrait être suffisante pour provoquer l'apparition de cette particule, surnommée particule de Dieu, qui est sensée être à l'origine de la masse de toutes les choses, a précisé Brigitte Vachon.

Le professeur Claude Leroy, du département de physique de l'Université de Montréal, a pour sa part conçu, en collaboration avec l'Institut de physique expérimentale et appliquée de Prague et le Groupe de microélectronique du CERN (l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire), un petit détecteur d'une surface de deux centimètres carrés qui se présente comme un damier de 256 pixels par

256 pixels. «Notre détecteur se distingue par le fait qu'il nous fait "voir" les interactions de particules en temps réel, contrairement aux autres détecteurs, dont on doit analyser les données, par exemple les mesures d'énergie, pour reconstituer le profil d'une particule», fait remarquer Claude Leroy, qui, avec ses collègues tchèques, a passé quelques années à identifier la signature visuelle des différentes particules (muons, pions, neutrons, protons, etc.) qui pourront être produites lorsque les protons s'écraseront les uns contre les autres. «Avant même que le collisionneur ne soit en marche, notre MPX-ATLAS a détecté les particules (électrons, protons, muons, photons) issues du bruit de fond cosmique», souligne fièrement M. Leroy.

Seize de ces petits mais néanmoins puissants détecteurs MPX ont été introduits à des endroits stratégiques du gigantesque détecteur ATLAS. Ils permettront d'échantillonner le champ de radiation qui s'y manifesterait. «Car les collisions entre protons produiront dans la chaîne des événements qui s'ensuivront des neutrons qui iront frapper les matériaux dont est constitué le détecteur ATLAS. Et alors, ces matériaux pourront devenir radioactifs pendant un certain temps», explique le doctorant Jonathan Ferland.

La contribution des chercheurs québécois à ce projet scientifique le plus ambitieux de tous les temps est essentielle à sa réussite.

mardi 16 septembre 2008

Le grand collisionneur de hadrons piraté? - Actualité techno - Science

Le grand collisionneur de hadrons piraté?

Insertion_of_vac-tank_2.jpgDes pirates informatiques ont réussi à s'introduire la semaine dernière dans le système informatique du grand collisionneur de hadrons, alors que se déroule l'une des plus importantes expériences de la physique moderne.

L'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), qui supervise les travaux sur l'imposant accélérateur de particules de 27 kilomètres de diamètre situé à la frontière franco-suisse, a confirmé qu'un groupe de pirates surnommé le « Greek Security Team » avait laissé un message dans ses serveurs informatiques.

Les pirates ont réussi à s'introduire dans le réseau informatique qui analyse les résultats obtenus par le solénoïde compact à muons, un appareil qui vise à confirmer l'existence du boson de Higgs. Sa découverte pourrait permettre aux scientifiques d'expliquer pourquoi la matière possède une masse.

En entrevue avec la BBC, un porte-parole du CERN s'est toutefois voulu rassurant et a affirmé qu'il est impossible d'accéder par ce réseau informatique au système de contrôle de l'accélérateur de particules.

Le porte-parole du centre de physique a indiqué que la sécurité des installations sera tout de même accrue afin d'éviter une récidive des pirates informatiques. Mais il a ajouté que d'assurer la sécurité de l'accélérateur de particules était une tâche colossale puisque 10 000 scientifiques de 500 universités participent au projet.

Pour plus de détails sur les expériences du grand collisionneur de hadrons, cliquez ici.

jeudi 11 septembre 2008

"Buzz on the Higgs": le LHC n'a pas "encore" englouti la Terre par Neteco.com

"Buzz on the Higgs": le LHC n'a pas "encore" englouti la Terre

* Publié par Matthieu Dailly le Mercredi 10 Septembre 2008 | envoyer | commenter
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Mis en service aujourd'hui, le Large Hadron Collider (LHC) aura été l'objet, pendant plusieurs mois, de nombreuses interrogations, critiques et même attaques de la part des internautes et de ses opposants en général. Pourtant, le plus grand accélérateur de particules du monde, situé sur le site de l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (Cern) près de Genève (Suisse), n'a pas, pour le moment en tout cas, été l'origine d'un trou noir menant l'humanité à sa perte. La fin du monde pourra-t-elle attendre la découverte de la « particule divine », le fameux Boson de Higgs?

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Après une première plainte aux États-Unis, puis une deuxième, récemment rejetée par la Cour européenne des droits de l'homme et après la diffusion de plusieurs vidéos alertant sur un potentiel danger provenant de la création de micros trous noirs au LHC, les physiciens du laboratoire ont finalement réussi à faire circuler des paquets de particules sur toute la longueur du tunnel de 27 kilomètres de circonférence, enfoui à 100 mètres sous terre, grâce à 1.600 aimants refroidis à -271°C.

L'expérimentation, bien qu'elle n'en soit qu'à son commencement et qu'il n'y ait eu pour le moment aucune collision, n'a donc pas confirmé les inquiétudes des d'internautes. Plusieurs indices permettaient pourtant d'infirmer ces craintes. En premier lieu, le LHC Safety Assessment Group (LSAG) avait, dès 2003, fait paraitre un rapport, récemment confirmé, détaillants les raisons pour lesquelles les collisions de particules au LHC ne pouvaient représenter un réel risque (dissipation instantanée des micros trous noirs, permanence de l'influence des rayons cosmiques sur notre environnement...) D'autres parts, le Cern, acteur majeur du développement de l'Internet, a tenté, il y a peu, de raisonner les esprits via une vidéo humoristique baptisée « Large Hadron Rap ». Et, point déterminant: le LHC n'est pas le premier des collisionneurs. Ses prédécesseurs le LEP, le Cyclotron ou encore le Synchrotron n'ont pas non plus provoqué « la fin du monde ».

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Reste que l'expérience destinée à étudier la matière à travers ses plus petits composants, grâce à la collision de particules complexes propulsées les unes contre les autres à une vitesse approchant celle de la lumière, risque de continuer à nourrir les appréhensions. Des questions comme celles touchant à la nature de la matière noire, au modèle standard ou même à l'existence « d'autres dimensions », pourraient alors définitivement rester en suspens.

Pour aller plus loin

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mardi 9 septembre 2008

LHC : démarrage du plus grand accélérateur de particules - Communiqués et dossiers de presse - CNRS

Mercredi 10 septembre aura lieu la première circulation d'un faisceau dans le collisionneur de hadrons (LHC, Large hadron collider) au Cern à Genève. Les équipes des laboratoires du CNRS et du CEA ont joué un rôle de pionnier dans ce projet réalisé par une collaboration de plus de 7000 scientifiques originaires des cinq continents. Tous attendent désormais avec impatience les premiers résultats. Cet événement fera l'objet d'une retransmission télévisée par Eurovision. Le CNRS et le CEA vous invitent à suivre en direct cette mise en service de 9h à 10h30 le 10 septembre 2008, à Paris.

Le 10 septembre, le premier faisceau de protons devrait circuler dans le LHC, géant de 27 kilomètres de circonférence, à une énergie d'injection de 450 GeV (0,45 TeV). Les huit secteurs du LHC sont désormais à leur température d'exploitation de -271°C, soit 1,9 degré au-dessus du zéro absolu. Une fois la circulation de faisceaux stables établie, ceux-ci seront, dans les jours suivants, mis en collision en quatre points de l'anneau dans les détecteurs Alice, Atlas, CMS et LHCb. Il faudra alors mettre en service le système d'accélération du LHC qui devra porter l'énergie à 5 TeV, en faisant ainsi l'accélérateur de particules le plus puissant du monde, amenant de fait la recherche en physique des particules dans des domaines encore inexplorés.

La participation française au LHC

En France, plus de 400 physiciens et ingénieurs du CEA/Irfu et du CNRS/IN2P3 participent au projet LHC. Ils ont contribué, dès l'origine, à la genèse et au développement des quatre détecteurs. Des éléments clé de ces grands instruments portent la marque de cette contribution, qui s'est appuyée sur un fort potentiel technique, d'ingénierie et de réalisation. Dès les années 80, des équipes françaises ont été à l'origine de choix novateurs pour l'accélérateur, les détecteurs et l'électronique associée résistant aux rayonnements. Ils participent maintenant à la mise en route de ces derniers ainsi qu'à l'acquisition et à l'interprétation des données. La France est également à la pointe dans l'émergence du concept de grille informatique et dans la définition et la mise en place de l'infrastructure d'analyse des données, comprenant notamment l'un des plus grands centres de calcul du monde, le CC-IN2P3 du CNRS et du CEA et la grille informatique LCG.

Les ingénieurs et techniciens du CNRS/IN2P3 et du CEA/Irfu ont également contribué à la conception et à la réalisation des aimants supraconducteurs quadripôles et d'une partie du système cryogénique de l'accélérateur. Les aimants géants d'Atlas et de CMS ont également été conçus en France.

Au CEA, l'ensemble de ces activités implique aujourd'hui l'Institut de recherche sur les lois fondamentales de l'Univers (Irfu) à Saclay et le Service des basses températures (Institut nanosciences et cryogénie) à Grenoble. Au CNRS, elles impliquent 11 laboratoires de l'Institut de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3) qui ont tous un statut d'unité mixte associée à une université. A cela, il faut ajouter le Centre de Calcul de Lyon et la grille informatique LCG.



Suivi du démarrage

- Le CNRS et le CEA vous invitent à suivre en direct le démarrage du LHC, en présence de physiciens et ingénieurs du CEA et du CNRS, de 9h à 10h30 le 10 septembre 2008, au Bar « Au Père Tranquille » (16, rue Pierre Lescot, Paris 1er)

- L'événement pourra être suivi sur le web depuis le site http://webcast.cern.ch, et sera retransmis par le réseau Eurovision (http://lhc-first-beam.web.cern.ch/lhc-first-beam/satellite.html)

Renseignements complémentaires sur : http://lhc-first-beam.web.cern.ch/ .

- Des photos seront diffusées en direct : http://cdsweb.cern.ch/collection/LHC%20First%20Beam%20Photos

NB : la haute résolution sera accessible via un identifiant et un mot de passe.

o Plus d'informations : http://cdsweb.cern.ch/help/high-res-multimedia

o Se créer un compte : https://cernaccount.web.cern.ch/cernaccount/RegisterAccount.aspx


jeudi 4 septembre 2008

Google Chrome : le test complet Actualité --- Silicon.fr ---

Le navigateur web de Google adopte une architecture totalement différente de celle de ses concurrents. Il est particulièrement réussi. Nous l'avons scruté sous toutes ses coutures, comparé à I.E 8 bêta 2, à Firefox 3..., En 6 pages

Nous avons effectué un test complet de la version bêta de Google Chrome, le navigateur web du géant de la recherche Internet. En tout premier lieu, nous tenons à signaler combien ce produit est intéressant, tant il fourmille de bonnes idées. C'est, de loin, le meilleur navigateur Internet du marché. Et il n'est encore disponible qu'en version bêta ! Notez que le code source de ce logiciel est accessible sous licence BSD (une licence open source très permissive).

L'interface graphique est des plus réussies. Par défaut, Chrome ne présente qu'une barre d'onglets placée en haut de la fenêtre et une large barre d'adresses suivie de deux icônes. La première affiche un menu des fonctions disponibles (copier, coller, rechercher, imprimer, manipulation des fenêtres et onglets…) alors que la seconde se concentre sur les outils (options, historique, téléchargements…). Au besoin, vous pourrez également choisir d'afficher la barre des favoris de façon permanente.

Une interface simplifiée à l'extrême

L'interface est aussi dépouillée que celle proposée par les autres navigateurs web du marché quand ils sont configurés en mode « plein écran ». Elle demeure toutefois aussi complète que lorsque les autres produits se trouvent en mode « normal ». L'essentiel de l'espace de votre écran sera donc utilisé pour visualiser la page ; un (premier) bon point. Notez que l'aide et les historiques (pages ou téléchargements) s'affichent tous dans de nouveaux onglets. Cela évite la multiplication des fenêtres.

Nous retrouvons ce concept dans la gestion des popup : ils s'ouvrent, mais dans une fenêtre réduite, laquelle se place en bas de la page du navigateur (mais dans aucun des autres onglets ouverts). Un simple clic permet d'en afficher le contenu. Cette solution est plutôt novatrice. Nous l'avons confrontée aux nombreux tests de popuptest.com. Tous les popup s'affichent de façon non intrusive. Vous pouvez donc les ignorer sans problème, ou les afficher si vous le souhaitez : plus besoin de gérer les paramètres de votre filtre anti-popup site par site ! Notez que le logiciel a le bon goût de bloquer les popup qui vous empêcheraient de continuer à surfer normalement.

La barre d'adresses/recherche (ou omnibox) propose des résultats issus de votre historique de navigation, ainsi que ceux suggérés par votre moteur de recherche favori (qui n'est pas obligatoirement celui de Google). Le tout est totalement interactif : tapez « proc » et Chrome vous proposera de rechercher « processeur » sur Internet. Ce concept élimine le besoin d'une barre de recherche séparée : encore de l'espace gagné.

cliquez-ci dessous pour naviguer dans le test

Des liens plus forts avec l'Asie - Le journal du CNRS - CNRS

En physique des particules, le CNRS collabore de plus en plus avec l'Asie. Pour preuve, la création depuis 2006 de trois Laboratoires internationaux associés (LIA) avec le Japon, la Chine et la Corée, et bientôt d'un quatrième avec le Vietnam.

Alors que démarre le plus ambitieux projet de collisionneur de particules au monde, le LHC (Large Hadron Collider) du Cern1, un constat s'impose : jusqu'à présent, mis à part l'Europe elle-même, les États-Unis ont été les principaux partenaires de la France dans ce domaine. Cependant, durant la dernière décennie, les pays asiatiques ont connu un développement spectaculaire. Ceux-ci participent de plus en plus aux projets de collisionneurs internationaux. Il était donc grand temps d'ouvrir de nouvelles voies de dialogue entre physiciens français et asiatiques.
C'est pourquoi l'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3), en collaboration avec les universités, le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), et le ministère des Affaires étrangères, cherche aujourd'hui à consolider ses liens avec l'Asie. En deux ans, trois laboratoires internationaux associés (LIA) ont déjà vu le jour en partenariat avec le Japon, la Chine et la Corée. L'intérêt de ce type de structure ? Les LIA assurent la distribution de ressources financières, humaines et de coordination, facilitent les procédures administratives liées aux déplacements à l'étranger, ainsi que l'obtention de visas pour les étudiants asiatiques qui souhaitent poursuivre leurs études en France.
Un tout nouveau LIA avec le Vietnam, nommé FV-PPL (Laboratoire de physique des particules franco-vietnamien), sera donc inauguré dans les prochaines semaines dans le domaine de la physique des particules. Deux directeurs, un pour chaque pays partenaire, superviseront le laboratoire et organiseront des colloques réguliers pour stimuler de nouveaux projets de recherche. François Le Diberder, directeur scientifique adjoint de l'IN2P3 pour la physique des particules, se dit confiant sur ce point : le Vietnam sera un jour un partenaire à part entière au sein des projets de collisionneurs de grande envergure. De nombreux étudiants vietnamiens sont d'ailleurs formés à la physique nucléaire et des hautes énergies dans des laboratoires français. « Grâce au LIA FV-PPL, nous espérons aider à former une partie de la future élite scientifique du pays », explique François Le Diberder.
Depuis 2006, trois LIA similaires ont déjà été inaugurés. Physiciens français et japonais ont ainsi ouvert leur premier LIA, baptisé FJ-PPL, en physique des particules en mai 2006. Cette collaboration s'est concentrée sur le LHC et sur l'ILC (International Linear Collider), un accélérateur de particules linéaire qui devrait venir compléter les résultats du LHC au début des années 2020. Comme les deux LIA qui ont suivi, le laboratoire ne se cantonne pas aux hautes énergies : il explore notamment la physique des quarks et des neutrinos, la cosmologie et les applications médicales. Une certitude toutefois : « La création du LIA a aidé à établir un climat de confiance et, par suite, une coopération plus rapprochée entre les physiciens des hautes énergies des deux pays », poursuit François Le Diberder. FJ-PPL est déjà un succès. Par exemple, le Japon est aujourd'hui directement relié à la France pour l'analyse de données du LHC. De même, deux projets de détecteurs concurrents pour l'ILC, l'un majoritairement asiatique, l'autre majoritairement européen, ont fusionné.
En avril 2007, c'est au tour de la Chine d'inaugurer le FC-PPL, après une longue collaboration informelle entre les deux pays. Aujourd'hui, le FC-PPL est aussi fécond que son homologue japonais. Les quatre expériences du LHC sont représentées au LIA, y compris le travail déterminant sur les grilles de calcul et l'aspect recherche et développement de l'ILC. Aujourd'hui, tous les laboratoires IN2P3 impliqués dans la physique des hautes énergies travaillent avec la Chine.
Dernier en date, le Laboratoire de physique des particules franco-coréen (FK-PPL) a vu le jour en mars dernier. Son but : renforcer les collaborations entre ces deux pays, à la fois en physique des hautes énergies et en grilles de calcul. Les physiciens français et coréens travaillent en particulier sur le développement de nouveaux détecteurs pour l'ILC. Le laboratoire CNRS le plus engagé avec la Corée se situe à Clermont-Ferrand où, en plus d'une collaboration sur les applications des grilles de calcul à la médecine, des travaux conjoints sont effectués sur Alice, l'un des quatre détecteurs du LHC. Une forte collaboration a également été établie entre le Centre de calcul de l'IN2P3 et le Kisti, le Centre national coréen de ressources informatiques. Grâce aux technologies de grilles, les données d'Alice seront analysées conjointement entre la France et la Corée.
Prochaine étape pour l'IN2P3 : créer un Institut international associé (IIA), une structure qui fédérera les quatre laboratoires franco-asiatiques et fera du CNRS un partenaire incontournable dans la région.

Lucille Hagège