Lhc_2 Le Large Hadron Collider, cette machine où les physiciens espèrent reconstituer l'état de la matière peu après le Big-Bang vient de vivre son premier coup dur. Et les réparations indispensables vont probablement exiger de réchauffer l'un des secteurs, environ un huitième de l'anneau de 27 kilomètres. Autrement dit de reprendre la longue opération de mise en froid par la suite.
Vendredi, une connexion électrique entre deux aimants supraconducteurs a lâché, peut-être fondue. L'incident a provoqué une fuite importante d'hélium dans le tunnel. Comme ce tunnel est interdit d'accès durant l'exploitation, cela n'a pas eu de conséquence sur le personnel. L'hélium est utilisé pour refroidir près du zéro absolu, à -271,3°C, les aimants de la machine, condition nécessaire pour qu'ils se comportent en supraconducteurs, laissant circuler l'électricité sans résistance. Cette caractéristique du LHC en fait la performance et la puissance, mais c'est aussi son talon d'Achille. Il n'est pas possible d'intervenir sur les éléments du LHC tant qu'ils sont maintenus à basse température.
Cet incident sérieux constitue un revers pour le CERN et les ingénieurs. Mais pas vraiment une surprise pour les habitués de cette physique. Non que cet incident précis ait été prévu, mais cette machine, très complexe, est une pièce unique, un peu comme une Formule-1 à un seul exemplaire. Aussi, personne n'espérait que son "rodage" se déroule sans anicroche.
Centre_de_controle_du_lhc Durant la semaine qui a suivi sa mise en service le 10 septembre, avec la première circulation de faisceau, les résultats avaient d'ailleurs été "mitigé", avouent les scientifiques.
Lors des premières tentatives de fonctionnement du système de radio fréquence qui accélère les faisceaux de protons et en le "compactant" sous forme de paquets discontinus, des difficultés avaient ralenti la marche en avant. En particulier une panne de transformateur avait conduit à relever la température de quelques degrés.
Avant que les physiciens puissent analyser les produits des collisions et explorer ce nouveau monde, il y a encore beaucoup à faire du côté des ingénieurs.
Après l'exposition médiatique, et l'hymne à son succès, du 10 septembre, le Cern doit serrer les dents, surtout qu'il a prévu une inauguration officielle en grandes pompes vers la mi-octobre pour laquelle il a sollicité de nombreux chefs d'Etats dont Nicolas Sarkozy, comme président de la France, mais aussi de l'Union Européenne. Si la date est maintenue et que la cérémonie se tient pendant que les ingénieurs et les techniciens sont au boulot, le symbole risque d'être moins apprécié des responsables politiques. D'un autre côté, si la machine est à l'arrêt, on pourra les faire descendre dans le tunnel et leur montrer la bête, ce qui n'est pas possible lorsqu'elle fonctionne...
mardi 23 septembre 2008
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